L'église historique
des Augustines-de-l'Hôtel-
Dieu-de-Québec
L’église des Augustines-de-l’Hôtel-Dieu-de-Québec, érigée entre 1800 et 1803, est un exemple remarquable de l’architecture religieuse néoclassique au Québec. Située au cœur du Monastère des Augustines, cette église, avec son plan en croix latine et sa nef unique, offre un lieu de recueillement empreint d’une atmosphère intimiste.
Lieu sacré, elle abrite également la sépulture de la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin, figure marquante de l’histoire spirituelle du Canada. Sa châsse, conservée dans cette église historique, témoigne de l’ampleur de son dévouement spirituel et de la profondeur de son offrande, un don de soi empreint de grâce qui continue d’inspirer les générations et de marquer l’histoire des Augustines.
Nous vous invitons chaleureusement à visiter ce lieu d’exception, où la beauté architecturale et la richesse historique se conjuguent pour offrir une expérience unique et inspirante.
L'église conserve aussi une collection artistique remarquable, comprenant plusieurs tableaux de maîtres européens envoyés de France à la fin du XVIIIe et début du XIXe siècle, rappelant l’influence durable de l’art sacré européen au Québec. Parmi ces œuvres figurent :
La « Descente de la croix » d’Antoine Plamondon
Le grand tableau qui surplombe le maître-autel est une reproduction de la Descente de la croix de Pierre-Paul Rubens (1577-1640), réalisé en 1840 par le peintre québécois Antoine Plamondon (1804-1895).
La « Vision de sainte-Thérèse d’Avila »
de François-Guillaume Ménageot
Tableau au-dessus de l’autel latéral gauche
Peint vers 1785 par François-Guillaume Ménageot (1744-1816), ce tableau se nomme Vision de Ste-Thérèse d’Avila. Cet œuvre a la particularité d’être le seul encore sur les lieux, provenant du fonds Desjardins. *(voir à ce propos l’information complémentaire ci-dessous)
*En 1817, l'église reçoit des tableaux religieux acquis par l'abbé Philippe-Jean-Louis Desjardins (1753-1833) lors de la faillite d'un banquier français et regroupant des œuvres confisquées dans les églises de Paris lors de la Révolution. Il les envoie de France à son frère, l'abbé Louis-Joseph Desjardins (1766-1848), alors aumônier des Augustines comme l'a été son aîné. Ces tableaux de maître sont destinés à orner les églises du diocèse de Québec. Ils sont retouchés, exposés et vendus dans l'église des Augustines, qui conserve toujours l'un d'eux, « La Vision de sainte Thérèse d'Avila » (1787) de François-Guillaume Ménageot (1744-1816) et qui provient du Carmel de Saint-Denis, près de Paris.
(D’après : Répertoire du patrimoine culturel du Québec, ministère de la Culture et des Communications du Québec.)
« La Vision de saint-Antoine de Padoue », artiste inconnu
Tableau au-dessus de l’autel latéral droit
Le tableau intitulé La Vision de saint Antoine de Padoue s’inspire du tableau de Ciro Ferri (1634-1689). Peint par un artiste inconnu, avant 1803, il a été retouché par Louis-Hubert Triaud (1790-1836) en 1829-1831.
Le tableau aurait été donné aux Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec en 1803 par l'abbé Antoine-Bernardin Robert de la Pommeraie (1757-1826), prêtre du Séminaire de Québec et confesseur de l'Hôtel-Dieu de Québec de 1796 à 1807, dans le cadre des souscriptions pour la construction de l'église. L'année suivante, en 1804, M. Robert de la Pommeraie fait don aux Augustines, lors de la même campagne de souscriptions pour la construction de l'église, d'un autel « à la romaine » pour leur chapelle dédiée à saint Antoine. Le 8 juin 1804, il est décidé par assemblée capitulaire d'instaurer la fête de saint Antoine dans le calendrier liturgique des Augustines.
(D’après : Répertoire du patrimoine culturel du Québec, ministère de la Culture et des Communications du Québec.)
La châsse de la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin
La châsse précieuse de la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin contient ses reliques sacrées, exposées pour vénération. Ce reliquaire ornementé en or, créé en 1717 par Noël Levasseur, présente les instruments de la Passion gravés sur sa base et les inscriptions latines honorant la sainteté.
Marie-Catherine de Saint-Augustin, née en Normandie en 1632, a marqué l'histoire des Augustines par sa vie mystique et son dévouement comme hospitalière à Québec. Elle est béatifiée depuis 1989, et ses reliques continuent d’inspirer la foi et la dévotion.
Description de la châsse
Châsse ornée de feuilles d’or, réalisée par l’artiste Noël Levasseur en 1717. Le piédestal est l’oeuvre de l’artiste Jules A. Carrier (Le Cagibi) qui l’a réalisé dans les années 1950. La châsse contient les ossements de la bienheureuse Mère Marie-Catherine de Saint-Augustin, décédée en 1668.
(D’après : Répertoire du patrimoine culturel du Québec, ministère de la Culture et des Communications du Québec).
Le buste-reliquaire de Saint Jean de Brébeuf
Ce buste en argent massif représente Saint Jean de Brébeuf, missionnaire jésuite et martyr, avec une relique de son crâne en vue.
Il fut fabriqué en France, vers 1664, par Charles de Poily, orfèvre. Il témoigne du lien entre Brébeuf et Marie-Catherine de Saint-Augustin, qui en avait fait son directeur spirituel céleste.
Le reliquaire de Saint Gabriel Lalemant et Saint Charles Garnier
Cet ossuaire renferme les reliques des saints jésuites Gabriel Lalemant et Charles Garnier, martyrs en Nouvelle-France. Présentées dans un écrin orné de velours rouge et de dorures, ces reliques sont une source de piété et de mémoire, rappelant le sacrifice de ces missionnaires pour leur foi.
La Statue de Notre-Dame de Toutes-Grâces
Cette statue représente la Vierge Marie portant l’Enfant Jésus. C’est un don offert aux Augustines de l’Hôtel-Dieu de Québec en 1738 par un marin français, reconnaissant pour un sauvetage en mer. L’œuvre, fabriquée en France, montre la Vierge et l'Enfant couronnés.
Rescapée de l’incendie de 1755, la statue a été restaurée par les artistes québécois Antoine Plamondon et Joseph Légaré et occupe désormais une place d’honneur sur l’autel latéral de l’église dédié à la Sainte Vierge.
Le crucifix outragé
Ce crucifix unique, conservé dans un boîtier en forme de cœur, est lié à une histoire fascinante de pratiques divinatoires au XVIIIe siècle. Il rappelle les défis et les superstitions de l'époque, tout en restant un symbole de la foi profonde des Augustines et de leur engagement spirituel. Il a été confié à la communauté par Mgr de Pontbriand en 1744.
Lampe de sanctuaire
Boursier, Claude. 17ème siècle, Orfèvre, Paris.
Lampe de sanctuaire en argent. 1668-1669.
Don de Daniel de Rémy de Courcelles, 8ème gouverneur de la Nouvelle-France de 1665- 1672. Les armoiries de la famille de Courcelles sont gravées sur la lampe de sanctuaire.
Apôtres et évangélistes
Ensemble de 13 tableaux représentant les 12 apôtres et un évangéliste (Saint Luc), peints par Louis Dulongpré (1759-1843) et offerts à la communauté des Augustines par la famille de Jacques Dénéchaud (1728-1810) en 1805 pour orner les murs de l'église alors nouvellement reconstruite. Louis Dulongpré s'inspire de la suite de gravures SS. Apostolorum Icones (1646-1650) exécutées par Cornelis Galle l'Ancien (1576-1650) et Pieter Clouwet (1629-1670), elles-mêmes inspirées de compositions de Pierre Paul Rubens (1577-1640). Il est à noter que le tableau représentant l’évangéliste Saint Marc, de la même collection, n’est pas exposé.
D’après : Répertoire du patrimoine culturel du Québec, ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Chacun des apôtres est représenté avec un symbole qui lui est associé. En voici l’explication pour chacun d’eux.
1
Saint Pierre
Clés
On reconnaît Saint Pierre puisqu’il tient une clé en or et une clé en argent. On représente Saint Pierre avec des clés puisque dans l’Évangile selon Mathieu (16, 18-19), Jésus déclare « (…) je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. Je te donnerai les clés du Royaume des cieux. Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ». Les clés d’or et d’argent symbolisent, respectivement, le céleste et le terrestre.
2
Saint André
Croix en X
On identifie ici Saint André grâce à la croix qui se trouve derrière lui. L’apôtre aurait été crucifié sous l’empereur Néron, à Patras, en l’an 60, sur une croix à branche égale en forme de « X ».
3
Saint Barthélemy (Nathanaël)
Couteau
L’apôtre peut être reconnu grâce au couteau qu’il tient dans sa main gauche. L’objet est une référence au martyr de Saint Barthélemy où il a été écorché vif en Arménie.
4
Saint Matthias
Hache
La peinture illustre Saint Matthias qu’on devine grâce à la hache qu’il tient dans ses mains, car il a été exécuté par décapitation. Il est le 13e apôtre, élu pour remplacer Judas.
5
Saint Simon
Scie
On reconnaît Saint Simon, puisque la peinture montre une longue scie derrière le personnage. Il est représenté avec la scie, car à la suite de sa mort, il aurait été coupé en deux.
6
Saint Matthieu
Hallebarde
Bien que Saint Matthieu soit généralement illustré écrivant les évangiles ou comme un homme ailé, il est ici dépeint avec l’instrument de son martyr, soit une hallebarde (sorte de hache).
7
Saint Thomas
Lance
On trouve Saint Thomas tenant une lance afin d’y évoquer son martyr. L’apôtre, en voyage en Inde, refusa de vénérer une idole païenne et, par le fait même, insulta le grand-prêtre de la ville qui le transpercera d’une lance.
8
Saint Jacques le Mineur
Massue
Saint Jacques le Mineur est identifiable grâce à la massue qu’il a devant lui. On le représente avec une massue, puisque c’est de cette façon qu’il est décédé. Effectivement, il aurait été précipité dans le vide du haut du temple de Jérusalem. Il survécu à la chute donc un individu l’assomma à l’aide d’une perche de foulon. La tradition iconographique changea la perche pour une massue.
9
Saint Jacques le Majeur
Bourdon de pèlerin
Il est possible d’identifier Saint Jacques le Majeur puisqu’il a un bourdon de pèlerin à la main. L’apôtre est représenté avec les attributs de pèlerins pour faire référence au pèlerinage de Compostelle, existant en son honneur.
10
Saint Jude
Équerre
L’apôtre est ici illustré avec une équerre. Il y a peu d’informations sur l’origine de cette iconographie outre que l’équerre de Saint Jude représente le fait qu’il est architecte de la maison de Dieu.
11
Saint Philippe
Croix
On identifie Saint Philippe à cause de la croix qu’il porte, c’est là l’instrument de son martyr.
12
Saint Jean
Calice
Il est possible de reconnaître Saint Jean puisqu’il est le plus jeune apôtre-évangéliste et il tient un calice dans sa main. On le représente avec un calice pour faire référence à sa mise à l’épreuve par le grand prêtre du temple de Diane. Le prêtre lui dit ; « Si tu veux que je croie en ton Dieu, je te donnerai du poison à boire et s’il ne te fait aucun mal, c’est que ton Dieu sera la vrai Dieu ». Jean a béni le calice avant de boire le poison et survécu à l’épreuve.
13
Saint Luc, évangéliste
Taureau
Saint Luc peut être reconnu grâce au taureau qui se trouve à ses pieds. On utilise le taureau comme symbole de cet apôtre puisque le taureau est associé au sacrifice et que l’évangile de Luc commence par la mention de Zacharie, le père de Jean-Baptiste, prêtre sacrificateur du temple de Jérusalem.
Visite virtuelle
Vous pouvez désormais visiter le Centre Catherine-de-Saint-Augustin depuis chez vous grâce à une visite virtuelle.
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