Marie Reine du Monde et la consécration mariale de Catherine de Saint-Augustin

Marie Reine du Monde et la consécration mariale de Catherine de Saint-Augustin

Marie Reine du Monde et la consécration mariale de Catherine de Saint-Augustin

En ce jour où l’on célèbre Marie en sa qualité de Reine du monde, nous voulons vous partager l’acte de consécration par lequel Catherine de Saint-Augustin s’était donnée à elle à l’âge de 15 ans, quelques semaines seulement avant son départ pour le Canada. C’est presque un acte testamentaire qu’elle fait à Celle qu’elle appelle sa sainte Reine et Maîtresse, sa chère Mère et Dame.

Cette consécration, signée le 25 mars 1648, jour de l’Annonciation, nous fait comprendre la profondeur de l’âme mariale de la jeune Catherine et le secret de la force de son engagement à travers une vie toute donnée.

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« Très Sainte et immaculée Mère de Dieu! Je sœur Marie-Catherine de Saint-Augustin, quoique très indigne de votre aimable présence, vous choisis de tout mon cœur, pour mon héritière universelle de tout ce que j’ai fait de bien, dit, pensé, enduré, soit intérieurement, soit extérieurement, spirituellement ou corporellement, tant pour le passé, que pour le présent, ou l’avenir; ce que je ratifie par cet écrit, comme donation irrévocable, sans qu’il puisse être cassé ou diminué par aucun autre.

 Je vous constitue encore, ô ma sainte Reine et Maîtresse, héritière de mon corps, de mon cœur, de mon âme, de ma vie et de ma mort, à laquelle je vous supplie très humblement, ma chère Mère et Dame, vouloir assister pour avoir soin de ce qui vous appartient en qualité d’héritière. Je vous supplie encore de toute l’étendue de mon âme, de présenter à votre cher Fils, ce pauvre et indigne héritage, afin qu’il daigne l’accepter et le mettre dans le domaine de son infinie bonté et miséricorde. Je m’assure, ma sainte maîtresse que si vous me voulez tant favoriser, quoiqu’il soit moindre en valeur et mérite que le denier de la pauvre veuve de l’Évangile, il l’acceptera pour un précieux trésor venant de votre part. J’attends cela de votre faveur : ne rebutez pas, s’il vous plaît, cette pauvre âme pécheresse, la plus misérable et la plus ingrate de celles qui par leurs offenses ont irrité votre aimé Fils et vous.

Ô neuf cœur des Anges, que je prends à témoins de cette action, comme je fais pareillement votre glorieux Époux saint Joseph, les bienheureux Apôtres, mon saint Père saint Augustin et tous les Saints et Saintes du Paradis, particulièrement vous autres Saints et Saintes qui avez été les favoris de la Reine que je constitue aujourd’hui mon héritière; je vous supplie en toute humilité de m’assister au grand jour du jugement de Dieu et de sa très sainte Mère; en cas que mes ennemis eussent quelques prétentions sur mes actions, mes paroles ou mes pensées, comme ayant été offertes, consacrées et données irrévocablement à la Mère de mon Sauveur!

Et cependant ô bienheureux du Ciel! Impétrez à mon âme, qui a dissipé tant de biens et de grâces que Dieu lui a faites, la parfaite contrition de ses offenses et la grâce de pouvoir être belle, que sa divine bonté le désire. Obtenez-moi encore toutes les vertus qui sont requises pour ma perfection et pour l’augmentation de l’Héritage de la sainte Vierge; lui protestant ( ce quoi je vous prends pour témoins) que si je pouvais augmenter cet héritage qui est à elle, d’autant de bonnes œuvres, d’actes d’amour, de foi, de reconnaissance et toutes sortes de vertus, comme s’il y a d’étoiles au ciel, de grains de sable dans la Mer, d’atomes aux rayons du Soleil, de créatures animées et inanimées qui sont et seront jusqu’es à la consommation du monde, et qui pourraient être produites en toute éternité, je le ferais de très bon cœur, et j’estimerais avoir très heureusement travaillé, et en foi de ce que dessus, je signe, Sœur Catherine de Saint Augustin. Fait et passé l’an de notre salut 1648. Le 25 Mars, jour de la bienheureuse Annonciation de la très pure et Immaculée Mère de mon Dieu, ma Reine, ma Dame, ma mère et Maîtresse, mon unique espérance et mon tout, après son aimable Fils : de mon âge le 15. an passé. »[1]

 

[1] Paul RAGUENEAU, La Vie de Mère Catherine de Saint-Augustin, 1671. p. 34

 


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