3 mai : Anniversaire de naissance de la Bienheureuse Catherine et fête de l'Invention de la Sainte Croix

3 mai : Anniversaire de naissance de la Bienheureuse Catherine et fête de l'Invention de la Sainte Croix

3 mai : Anniversaire de naissance de la Bienheureuse Catherine et fête de l'Invention de la Sainte Croix

Nous fêtons ce 3 mai 2019 le 387e anniversaire de la naissance de Catherine le 3 mai 1632. Voici donc en cette occasion quelques faits entourant sa naissance et sa tendre enfance.

 

Elle vit le jour le 3 mai 1632 à Saint-Sauveur-le-Vicomte, en basse-Normandie, de parents nobles et chrétiens. Son père se nommait Jacques Simon de Longpré et était avocat. Sa mère, Françoise de Launay-Jourdan, était la fille de M. de Launay Jourdan, lieutenant civil et criminel à Saint-Sauveur-le-Vicomte et le personnage le plus considérable de la ville après le gouverneur.

Elle fût baptisée le jour même de sa naissance et reçu le nom de Catherine. Son grand-père maternel, qui était un homme de grande vertu, eu dès lors un pressentiment de sa future sainteté. « Voyez, dit-il à ses domestiques, cette petite fille sera un jour religieuse, une grande servante de Dieu, d’un grand courage, de généreuse entreprise et une sainte. »  Il avait aussi assuré la même chose alors qu’elle était encore dans le ventre de sa mère, quarante jours après sa conception.

Elle fût allaitée par sa propre mère et ensuite élevée par ses grands-parents maternels. Le p. Paul Ragueneau, dans sa biographie, écrit ceci à ce propos : « Elle a été allaitée par sa propre mère qui était extrêmement bonne et paciente, Dieu l’ayant voulu nourrir d’un lait qui la formât à la vertu qu’il luy vouloit faire pratiquer éminemment : car il n’y a eu qu’elle seule entre ses frères et sœurs qui ait été ainsi nourie du lait de sa mère. » On peut ainsi penser, par cet exemple marqué, que le lait maternel est une nourriture spirituelle tout autant que physique…

De plus, Dieu qui ordonne toutes choses et tout événement à la perfection, a voulu marquer de sa providence la date de sa naissance, le 3 mai, ainsi que l’année.

En effet, en l’année 1632, la Nouvelle-France qui est depuis 3 ans aux mains des anglais, est rendu à la France le 29 mars par le traité de Saint-Germain-en-Laye. Il est tout significatif que Catherine, dont la mission est prédestinée en Nouvelle-France, naisse tout juste 35 jours plus tard.

Quant au jour et au mois, le 3 mai, c’était à cette époque le jour de la fête de l’Invention de la Sainte Croix. Cette fête, qui n’est plus observée dans l’Église catholique romaine, commémore la trouvaille de la Croix du Seigneur par l’impératrice Héléna, mère de Constantin. Selon la légende, Héléna alla à Jérusalem avec le désire de recouvrer la croix sur laquelle Jésus fût crucifié. Pendant le processus de fouilles sur la montagne du Golgotha, trois croix furent trouvées. Afin de distinguer quelle croix serait celle qu’ils cherchaient, quelqu’un suggéra que toutes les croix touchent le corps d’un homme récemment décédé. On croyait que la vraie croix possédait des propriétés guérissantes.  La légende dit que l’homme mort reprit vie lorsque la croix toucha son corps.

À l’époque de Catherine, cette fête était célébrée de façon assez proéminente. C’est ainsi que, dès sa naissance, la providence marqua sa vie de la croix, qui allait être le symbole le plus important et le plus puissant de toute sa destinée.

Catherine, dans le journal que son confesseur lui avait demandé de garder, écrit ses réflexions sur cette coïncidence :

Le 3 de may [elle avait 32 ans à ce moment], étant devant le Saint-Sacrement à quatre heures du matin, on me fit voir une grande croix de cinq ou six pieds […] Le père de Brébeuf me l’expliquant ainsi, il me demanda pour qui je croyois que fut préparée cette croix; je luy répondis : pour ceux qui auront bien envie d’y être attachez. Je n’en avois pour lors aucune envie, au contraire. Le père insista et me fit entendre que ce n’étoit pas sans raison que j’étois née le jour de la Croix, car je suis née le 3 may, jour de l’Invention de la sainte Croix, et ainsi que cette croix était préparée pour moy. Je ne me rendois pas volontiers à cela, ne jugeant pas avoir dû être née le jour de la Croix pour en recevoir aucun avantage. Toutefois, je me sentis tout d’un coup pour lors changer de disposition, et je désiray avec ardeur de pouvoir être attachée à cette croix, quoy qu’il m’en dût arriver.

(Positio p. 207-208)

 

Trois ans plus tard, en 1667, un autre passage traite de cette connexion :

La nuit du second jour de may 1667, étant endormie, dit-elle, je vis en songe une grande croix […] A minuit, je fis mon oraison avec beaucoup de paix. Je priay fort instamment la sainte Vierge, mon ange et mes patrons, de me donner à Notre-Seigneur pour faire et souffrir tout ce qu’il luy plairoit. Je m’offris souvent à la croix […] Il me sembla qu’il n’étoit pas juste, qu’étant née le jour de la sainte Croix, je vive et meure autrement que crucifiée.

(Positio p.300)

 

Voilà donc toute sa vie résumée dans la correspondance de sa date de naissance;

-          En l’année où la Nouvelle-France redevient « française ».

-          Le jour où l’Église célébrait la trouvaille de la croix sur le Golgotha.

Mission prédestinée de victime (par la croix) pour les âmes de sa nouvelle patrie, la Nouvelle-France.

 

G.B. 


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