8 septembre 1642 : la petite Catherine se consacre à Marie

8 septembre 1642 : la petite Catherine se consacre à Marie

8 septembre 1642 : la petite Catherine se consacre à Marie

Nous savons que toute sa vie durant, Catherine accorda une grande place à sa mère du ciel, la Vierge Marie, mais cela commença tôt dans l’enfance. À l’âge de 10 ans, ayant résolu de travailler à l’œuvre de sa sanctification, après une courte période où l’amour-propre et les futilités du monde avaient tenté de prendre le dessus, elle se donna entièrement à Marie, dans un élan de ferveur et une maturité exceptionnelle pour son âge.

Voyons ce qu’en dit un des auteurs ayant écrit à son sujet :

« Il faut lire l’acte de donation à la sainte Vierge qu’elle fit elle-même à l’âge de dix ans. Rien ne fait mieux voir l’angélique beauté de cette jeune âme si ouverte à toutes les influences célestes, appliquée déjà à la contemplation des choses de Dieu, et brûlant d’une ardeur séraphique pour Jésus et sa très sainte Mère. Cet acte qu’elle signa de son sang, le Père Ragueneau nous assure qu’elle le composa elle-même "sans l’assistance d’aucune personne visible"; et il ajoute : "Je dis visible, parce qu’il est trop bien fait pour qu’une fille de dix ans l’ait pu faire sans une particulière assistance de Dieu."  (Hudon, Vie de Marie-Catherine de Saint-Augustin, Une fleur mystique en Nouvelle-France, p. 10)

 

Voici dans son entier cet acte de consécration :

« Sainte Mère de Dieu, permettez-moi que je vous prenne pour ma Maîtresse & pour ma Reine, acceptez-moi pour votre fille, & pour vôtre plus petite servante; je me donne à vous, & souhaite que tous les moments de ma vie vous soient consacrés; je veux pour honorer votre conception Immaculée, vous offrir le désir que j'ai de me conserver dans une entière pureté toute ma vie. Aidez-moi sainte Vierge à cette entreprise, éloignez de mon cœur toute impureté, faites-moi plutôt mourir maintenant que de permettre que mon corps & mon âme soient souillés de la moindre tache. Je vous demande cette grâce par le moyen de vôtre sainte & pure Conception, je désire honorer vôtre sainte Naissance par un désir continuel que je veux avoir, que vôtre amour s'augmente dans mon cœur, & dans le cœur de tous les hommes: pour honorer vôtre Présentation au Temple, je veux qu'à tout moment je sois présentée à vous par mon bon Ange: en l'honneur de vôtre sainte Annonciation, je vous consacre ma liberté & et veux à jamais être vôtre esclave: je désire pour honorer vôtre humble Purification, tenir mon Ame nette de tout péché, & fuir les occasion de vanité. Enfin très-sainte Vierge, dans le désir d'honorer vôtre mort d'amour, & vôtre triomphante Assomption, je veux tous les jours de ma vie mourir à moi-même, à mes désirs & inclinations, & avoir une continuelle mémoire de vos saintes vertus, pour les imiter autant que je pourrai. Je veux remercier tous les jours la très-sainte & adorable Trinité, de toutes les grâces dont elle vous a comblée : le Père, de vous avoir choisi pour sa fille ; le Fils, pour sa mère ; le saint Esprit pour son épouse ; par ces glorieux titres, je vous conjure d'abaisser vers moi vôtre maternelle bonté, & d'agréer que je me dise absolument vôtre. Je le proteste à la face du Ciel & de la terre, & je donnerais volontiers mon sang pour sceller cette vérité. Permettez, ma très-sainte Dame & Reine, qu'en foi de ce que je viens d'écrire, je le signe Catherine Simon vôtre esclave, servante & fille, quoi qu'indigne. »

 

**Fait intéressant, dans le même temps où Catherine se donnait ainsi à sa « très sainte Dame et Reine », Jeanne Mance fondait l’Hôtel-Dieu de Ville-Marie en septembre 1642. La Vierge veillait assurément sur les premiers pas de la Nouvelle-France en inspirant ses enfants, là où il le fallait et quand il le fallait. Les débuts de l’histoire française en Amérique sont parsemés de plusieurs événements providentiels qui révèlent la présence de Marie et son attention maternelle dans les moindres détails. **


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