Témoignages des
faveurs obtenues
Partage de témoignages et de faveurs obtenues
Nous vous invitons à partager, pour le bien de tous et toutes, vos témoignages et faveurs obtenues, liés à la vie de la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin : soit lors d’une visite au Centre Catherine ou d’une neuvaine par l’intercession de la bienheureuse ou encore, lors d’une lecture concernant sa vie, sa mission et autres. Point besoin d’un long texte pour exprimer ce que vous souhaitez partager. Mettez-y votre cœur !
Recueilli par un membre de l’équipe du Centre Catherine de Saint-Augustin : été 2024
Au cours de l’été 2024, quelqu’un cherchait un espace de tranquillité pour se recueillir et prendre un temps de repos. La porte de l’église historique, près du 32, rue Charlevoix, étant ouverte, il est entré.
Après quelques moments de silence et de recueillement, il a profité de sa visite pour découvrir la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin et lire le document présentant l’histoire et la totalité des œuvres d’art de l’église historique.
Il s’en est allé heureux et enrichi d’un lieu, mais habité par le silence et la beauté du lieu. Et, il avait une amie de plus en la personne de la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin.
Réception par courriel : septembre 2024
L’auteur de cet écrit témoigne de son vécu, après avoir, maintes fois, accompagné des groupes de pèlerins, majoritairement anglophones, venus se recueillir auprès de la châsse de la bienheureuse Marie-Catherine de Saint-Augustin.
Catherine de Saint-Augustin, témoin pour aujourd’hui
Cette religieuse éprise de la volonté de Dieu jusqu’à devenir ‘’ce témoin inventif de la charité de Dieu’’ selon Jean-Paul II peut sembler au départ bien loin de la réalité de notre monde contemporain et même à des kilomètres d’une voie vers la sainteté pour tous ceux qui cherchent à suivre le Christ. Et pourtant...
Ce « chef d’œuvre de l’Esprit Saint » au dire de saint François de Laval, ne peut être qu’actuel s’il tire sa source de « Celui qui souffle où il veut ». Voilà en quoi ce témoin de la foi, pour moi qui suis en route vers la prêtrise et qui trouve en son sang des liens avec saint Charles Garnier, sainte Marguerite d’Youville et Jeanne Leber, ne peut voir en son exemple criant d’actualité qu’un appel et une invitation pressante vers la sainteté au point tel que je ne peux que reconnaître une dette éternelle envers l’intercession de notre chère Bienheureuse Catherine.
S’il est vrai qu’il faut aller bien loin pour découvrir ce qui est tout proche, c’est en étant en mission en Lituanie, alors que j’étais frère de Saint-Jean, que je me suis mis à découvrir Catherine. À cette époque, le Prieur était exorciste de diocèse de Vilnius et tous les frères étaient plus ou moins impliqués dans ce ministère du moins par la prière. Ma première approche avec elle fut donc celui qui vient vers elle en raison d’un certain ‘’pouvoir’’ tel un pèlerin allant vers un saint thaumaturge pour une guérison. Comme pour bien des fidèles, c’est par le biais de ce qu’elle pouvait faire pour moi et non l’appel du chemin qu’elle m’invitait à prendre que mes dévotions à la Bienheureuse allait s’établir.
J’étais bien loin de me douter que ce contact allait me mener à approfondir et à descendre dans la cellule de mon âme avec elle. Après tout, combien reste dans leur dévotion à cette intercession pour tel ou tel nécessité ? Pour moi, elle resta prisonnière de cette mièvre dévotion utile jusqu’en 2011.
En effet, on me confia à la paroisse Saint-Philippe de Windsor un billet dans le Semainier pour parler de la sainteté de chez nous où, en une colonne, je présentais une figure de foi sur plusieurs mois. 2010 avait été, en raison de sa canonisation, réservé au saint frère André, 2011 fut donné à Catherine.
En lisant et relisant sa vie et devant la vulgariser pour la faire connaître, c’est là que j’ai compris pourquoi les Premières Nations lui donnaient le nom de ‘’celle qui rend l’intérieur plus beau’’ et qu’elle pouvait rendre mon intérieur et mon intimité avec le Christ digne de ce qu’il attendait de moi... du moins ma tête l’avait comprise et non mon cœur. En regardant en arrière, je me dis que si j’avais su tirer profit de ce témoignage, si j’avais su en tirer profit, je ne me serais pas découragé aux moments des croix et des tentations qui ont jalonné mon cheminement et que probablement je serais prêtre depuis des années. Si j’avais, comme elle, été attaché à ma vocation par les clous de ma vocation en ce pays, la volonté de Dieu et le salut des âmes ; si seulement j’avais compris en quoi son expérience était vitale, ces années perdues auraient peut-être servi à autre chose qu’à être confié au brasier ardent de la miséricorde de Dieu.
Voilà pourquoi je couche par écrit l’actualité de la sainteté de Catherine de Saint-Augustin dont mon cœur espère grandement la canonisation car l’universalité de ce message est cruciale pour notre Église et le monde en ce Troisième millénaire.
En effet un des aspects phares de la spiritualité de Catherine est la soumission et la recherche de la volonté de Dieu qui devient un but tel qu’elle la préfèrera, dès son âge, à l’aisance et à accepter la souffrance si la volonté divine passe par ce chemin. ( La vie de la Mère Catherine de Saint Augustin, Père Paul Ragueneau, page 23).
Or, dans notre monde aux antipodes de cela et où chacun cherche à se définir par lui-même en fonction –trop souvent hélas- de ses pulsions, de ses passions, de ses émotions et d’un refus global de la souffrance comme faisant parti de la réalité humaine, l’humble hospitalière vient nous rappeler qu’à se bâtir tel des géants de bronze aux pieds d’argile que nous nous bâtissons comme un être certes superbe mais fragile car tout repose sur nos propres forces et non sur Dieu qui, par sa volonté qu’il faut chercher et chérir, est force et sens. En ce siècle où la réponse à la souffrance est l’euphémiste ‘’aide à mourir’’, la bienheureuse Augustine de la Miséricorde propose l’aide à vivre dignement malgré la souffrance car sa vie, basé sur la règle de sa communauté, comprend l’holistique de la personne et ne peut accepter que l’on regarde la souffrance comme séparée de l’expérience de vie de toute femme et de tout homme et que ceux-ci tombent dans le désespoir alors qu’elle propose, au contraire, un chemin de paix et de confiance face à ce qu’elle nommait ‘’le gros dragon prêt à engloutir’’ (cf. Guérison de la peste, p. 39-40).
Dans notre monde où Jean de La Fontaine trouverait grande nombre de « grenouilles qui veulent se faire aussi grosse que le bœuf », elle se tient en retrait en nous rappelant que,
« celui qui désire ces choses extraordinaires, qui souvent ont plus d’éclat que de solidité, s’exposait au danger de perdre l’humilité, et d’être aisément trompé du diable, qui se transforme en Ange de lumière, et qui a déjà une grande entrée dans les âmes de ceux qui estiment trop ces choses-là, visions, apparitions, révélations, don de miracles ; qui les désirent pour soi et ne s’en défient pas ; et qui devraient plutôt s’en estimer indignes » (Père Paul Ragueneau, La vie de la mère Catherine de Saint-Augustin, troisième livre : sa vie obsédée des démons, et possédée de Dieu, chapitre 3, pages 103-104)
Car, pour elle on ne peut ardemment chercher la volonté de Dieu qu’en passant par la voie de l’humilité qui en fait semble être la voie royale par laquelle elle y chemine nonobstant tous les phénomènes mystiques et grâces divines dont elle bénéficie tout au long de sa courte vie ; expériences qu’on le pourrait classer comme positives (la Trinité, la Vierge, les saints dont Jean de Brébeuf) et celles négatives (les démons).
Certes, ce langage semble plus approprié à celui de la Légende dorée de Jacques de Voragine. Toutefois, n’y a-t-il pas une actualisation qui s’impose afin de, non dans une volonté de jeter un quelconque discrédit ou jugement sur ces expériences mystiques, faire goûter au charisme même de Catherine de Saint-Augustin ? En effet, Catherine voyait l’importance de la communion des saints grâce à, appelons ça pudiquement des entretiens avec le ciel. Dans ce siècle où l’isolement fait des ravages (nous n’avons qu’à penser à ceux de la dernière pandémie), son expérience mystique est un vibrant témoignage que celui qui croit n’est jamais seul. Et même plus : la bienheureuse hospitalière dans son charisme de ‘’celle qui pacifie l’âme’’ ne peut-elle pas aussi nous apprendre à soigner et à guérir notre regard sur l’autre afin de créer justement ce regard d’affection filiale qui mènerait, pour reprendre un terme cher au Pape François dans Gaudete et exsultate, à voir la sainteté chez l’autre, la sainteté de la porte d’à côté ? (Ch. 1 no 7)
Ce questionnement soulève un autre point qui mériterait d’être actualisé ou contextualisé. Il est sans contexte que d’employer les termes ‘’prison des démons’’ aurait probablement le même effet que le discours de Paul à l’Aéropage. Toutefois, qui peut nier l’omniprésence du mal et ‘’l’omni absence’’’ de Dieu dans notre monde ? Qui peut nier la montée de l’intolérance, de l’irritabilité, de la violence aujourd’hui ? Qui peut nier la montée de l’anxiété qui monte à la même cadence que les profits pharmacologiques ?
Or, dans ce monde blessé qu’est le nôtre, Catherine vient nous transposer, par sa vie, l’enseignement du psaume 130 car dans ce monde au cœur fier et au regard ambitieux, elle invite à l’humilité afin de trouver ce repos de l’âme analogue à celui de l’enfant blottie contre sa mère. En fille de saint Augustin, elle propose un chemin afin de trouver le repos véritable car elle a compris « que notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi » pour paraphraser l’Évêque d’Hippone. C’est dans ce même esprit qu’elle écrit à sa tante « j’y trouve ma paix et mon repos et une joie qui ne peut être ravie de qui que ce soit au monde ».
De plus, l’image de la prison demeure forte aujourd’hui : en effet, tous ces faux-semblants émanant souvent de pression sociale sont d’autant de prisons dont la clef est inaccessible et parfois -hélas- une condamnation à vie pour celui qui s’y résigne. En revanche, la bienheureuse hospitalière nous montre qu’il est possible d’ouvrir la porte de celle-ci par la clef de cette volonté divine qui nous veut aimer car Il est amour, mais nous apprend aujourd’hui à mettre sous le verrous de la charité tous ces démons modernes que sont les jugements hâtifs que la technologie peut permettre dans un libelle de commentaire que l’audace de l’écran engendre, son don de soi peut nous rééduquer et nous guérir de ces bonheurs proposés par ces télé-réalités qui proposent l’amour comme un bien marchand; son amour pour le pays peut nous aider à comprendre l’importance aujourd’hui de chercher à être soi-même ceux qui rendent l’intérieur beau afin que, comme un ricochet, notre monde soit beau. Catherine peut nous enseigner à fermer ces portes qu’il nous faut fermer pour grandir dans l’amour et la paix et peut nous enseigner la patience pour le faire, car celles-ci ne se ferment pas tous à la vitesse d’un clic de souris.
Elle qui entendit la Vierge Mère lui dire que l’Enfant Dieu souffre du froid car personne ne lui procure de robe et ne veut le réchauffer (p. 83-84) comment ne pas voir en ce soucis du Petit Roi du Ciel un appel à se tourner vers le plus abandonné ?
Elle qui, pour paraphraser saint François de Laval cité en page 227 du P. Ragueneau, connaît maintenant les besoins de notre monde, puisse-t-elle intercéder pour son chère petit Canada, son pays des croix où pour l’éternité elle demeure attachée afin d’y manifester son inventive charité.
Simon Roy
Faveurs obtenues
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